«Le croyant fort» : fort dans sa foi, sa volonté et ses idées, mais aussi physiquement. En associant les deux forces, celle de la foi et celle du corps, on a un degré plus élevé que le croyant faible, car on est plus bénéfique à la société. Le croyant faible est peut-être utile à lui-même, mais il ne fait pas profiter les autres.
«mais il y a du bien chez tous les deux» : tous les deux sont bien, mais le plus fort des deux est meilleur. Le Prophète ﷺ vante ainsi les vertus du croyant fort, car, Allah met en lui la baraka et le rend profitable aux musulmans. Le croyant faible a du bien, il ne faut pas le négliger, mais il est le seul à en profiter.
Aller de l'avant sans compter sur le destin
«Veille à ce qui t' est utile» : sois prompt à faire le bien et ne sois pas défaitiste. Veille à tes affaires qui touchent tant à ta religion qu'à ta vie de tous les jours. Ce passage encourage le musulman à lever les manches et à gagner sa vie, sans s'incliner au repos ni à la paresse. On doit aller de l'avant sans compter sur le destin. Malheureusement, les musulmans incultes ajoutent leur voix aux démons humains et djinni qui font régner une confusion terrible sur le sujet dans le but d'égarer les hommes. Ils leur font miroiter que les «dés» sont déjà jetés pour installer le défaitisme dans les rangs.
«tout en comptant sur l'aide d' Allah»: il ne faut pas non plus s'en remettre à sa seule ambition, mais il incombe, avant de s'engager dans n'importe quelle initiative, de s'appuyer sur l'aide du Très-Haut et de s'en remettre à Lui. Le croyant allie avec harmonie ces deux sentiments sans donner la prépondérance à l' un aux dépens de l'autre.
L'interdiction de la paresse
«mais sans baisser les bras» : ne t' incline pas à la paresse ni au défaitisme. Le terme utilisé en arabe est 'ajz (incapacité, faiblesse et que nous avons traduit par : sans baisser les bras ndt.); ici, il a le sens de fainéantise. L'Islam interdit, à l'image de certains gens, de rester inactif. C'est pourquoi, le Prophète ﷺ cherchait à se protéger contre quatre défauts, comme en témoigne l'invocation suivante : «Ô Allah! Je cherche refuge auprès de Toi contre la faiblesse et la paresse, et contre la lâcheté et l'avarice.» (rapporté par Muslim 2722).
Faire les causes et s'en remettre à Allah
Ainsi, en faisant des efforts tout en s'en remettant au Très-Haut, on peut soit faire aboutir son projet, auquel cas, on doit Le louer. Soit, on peut le faire échouer, auquel cas, on ne doit pas sombrer dans le désespoir, mais plutôt garder à l'esprit que tout vient de Lui et que le destin a été écrit ainsi.
Il faut accepter les échecs, à condition d'avoir mis tous les efforts en œuvre pour réussir son initiative. Il n'est pas permis, en effet, de rester passif face aux événements sans ne rien faire. En ayant fait les choses dans les règles, il ne sert à rien de dire ensuite que : «j'aurais dû faire telle et telle chose», étant donné que personne n'échappe à son destin. Cependant, il convient mieux de dire: «c'est le destin qu' Allah m'a écrit». C'est la seule façon de s'apaiser la conscience, de ne pas s'apitoyer sur son sort, ni de remettre la faute sur les autres, contrairement à ceux qui ne croient pas au destin et qui vivent dans un stress permanent.