Cryptomonnaies, Bitcoin : halal ou haram ?
Le jugement des cryptomonnaies (Bitcoin) en islam par Cheikh Sulayman Ar-Ruhayli en vidéo
Face à l’essor des cryptomonnaies, une question est nécessaire à se poser : peut-on les utiliser ou y investir selon la loi islamique ? Dans cette intervention, le Cheikh Rouhayli propose une analyse méthodique, étape par étape, pour répondre à cette question.
Cet avis s’appuie sur une approche à la fois religieuse, économique et pragmatique, offrant au croyant une vision claire des enjeux qui entourent l’usage des cryptomonnaies.
Points à retenir concernant le jugement des cryptomonnaies et Bitcoin en islam :
La monnaie reconnue d'un point de vue religieux est de 2 sortes :
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Monnaie marchande : celle qui a une valeur en elle même et dont les gens reconnaissent mutuellement le fait qu'elle leur serve d'échange : l'or, l'argent, le cuivre, et inclus dans cela le papier monnaie lorsqu'il était étalonné (convertible) par l'or et l'argent autrefois.
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Monnaie fiduciaire (basée sur la confiance) : les monnaies qui n'ont pas de valeur en elle même mais qui puisent dans la puissance économique et la garantie du pays de cette monnaie, comme les billets de monnaie aujourd'hui.
Pourquoi les cryptomonnaies et le Bitcoin ne sont pas autorisées :
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Aucune valeur réelle intrinsèque. Elle s'appuie sur des calculs numériques cryptés, et elle ne s'appuie pas sur sa propre valeur.
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Aucun pays ne la garantit officiellement.
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Valeur basée sur la spéculation, risque très élevé. Elles sont très dangereuses, c'est à dire que tous les économistes l'ont placé au niveau de risque très élevé.
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Son émetteur est inconnu.
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Transactions impossibles à surveiller → facilite les usages illicites.
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Elles causent du tort aux économies des pays. Et placent l'économie entre les mains d'inconnus qui l'a dominent. Ces cryptomonnaies vont affaiblir l'économie actuelle et les économies des pays vont se retrouver en poussière, se mettront donc à dominer l'économie des gens inconnus, qui joueront avec elle. Et tout cela pousse le savant à affirmer qu'il y a en cela beaucoup de gharar (= type de transaction comportant des inconnues). Le faqih, l'économiste et les commerçants qui connaissent le marché savent que cela entre dans les plus haut degré du gharar.
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Ressemble aux jeux de hasard (espérer un gain sans effort réel).
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Très risquée, aucune garantie → gaspillage d’argent.
Conclusion : Cryptomonnaie, Bitcoin : halal ou haram ?
En analysant la réalité actuelle des cryptomonnaies — absence de garantie étatique, forte volatilité, spéculation, risques élevés et utilisation dans des contextes illicites — le verdict qui s’impose est l’interdiction. La base des transactions est certes la permission, mais elle tombe dès lors qu’un interdit religieux clair est constaté.
Ainsi, avant de se laisser séduire par les promesses de gain rapide ou la nouveauté technologique, le musulman est invité à réfléchir à la lumière des principes du fiqh et à s’éloigner de ce qui comporte un doute ou un risque pour sa religion et ses biens.