Takfîr : l'excommunication
«La véritable signification de l'excommunication, le takfîr, consiste à juger mécréant, celui dont le sang et les biens deviendraient donc licite, un musulman qui atteste que rien ni personne ne mérite d'être adoré en dehors d'Allah et que Mohammad est le Messager d'Allah, qui accomplit les prières obligatoires, s'acquitte de la Zakat, jeûne le mois de ramadan et reconnaît le caractère obligatoire du reste des piliers de l'Islam. Et ce Takfîr ne se produit que lorsqu'il y a une déviance dans la pensée et un changement de la croyance. Cela ne se produit pas de la part d'un musulman qui a une croyance propre et une pensée correcte.» (Cheikh Ahmad An-Najmî dit dans Majmû' Rasâ-il Ash-Sheikh Ahmad Ibn Yahya An-Najmî, p. 96)
Qui peut excommunier ?
Nous vivons une époque où on parle beaucoup d'excommunication, d'imprécations et de condamnation à l'enfer éternel.
➯ L'excommunication d'un musulman ne doit se faire que selon des critères légaux, une fine compréhension et une certitude des faits reprochés. Seuls en ont le droit les savants dont la science et la connaissance sont ancrées dans leurs cœurs, ainsi que les juges religieux. Ce sont eux qui peuvent juger qu'untel est mécréant, aux vues de leur connaissance des preuves scripturaires, des conditions requises pour se faire et des paramètres susceptibles de s'opposer à un tel jugement.
Quelques paroles du Prophète ﷺ à ce propos...
◆ Abdullah ibn 'Omar rapporte que le Prophète ﷺ a dit : «Celui qui dit à son frère : Ô mécréant, verra cet attribut retomber sur l'un d'entre eux deux.» (Rapporté par Al-Bukhârî 6103)
◆ Ibn 'Omar rapporte également que le Messager d'Allah ﷺ a dit : «Tout homme qui en déclare un autre mécréant, alors l'un des deux l'est forcément» (Rapporté par L'Imam Ahmad dans son Musnad : 2/44, 47, 60, 105).
◆ Toujours selon Ibn 'Omar, le Messager d'Allah ﷺ a dit : «Lorsqu'un homme dit à son compagnon : Ô toi le mécréant ! Alors l'un des deux l'est obligatoirement. Si la personne qui a été traitée de mécréant l'est vraiment, certes. Sinon, cette accusation se retourne contre celui qui l'a lancée.» (Référence identique au hadith précédent)
◆ Selon Abû Dharr, le Prophète ﷺ a dit : «Aucun homme n'en accuse un autre de perversité (Fusûq) ou de mécréance (Kufr), sans que cette accusation ne se retourne contre lui si son frère ne la méritait pas.» (Rapporté par Al-Bukhârî 6045).
Tiré de La Fitna du Takfîr - Les troubles liés à l'excommunication des musulmans pages 8, 9, 14.